did you know that dolphins are just gay sharks ♣ GONZAGUE

... « Bonjour, c'est pour ... ? » ... « Parler de votre fils, de nos fils pour être exacte. » ... « Entrez donc et installez vous sur le canapé, je vais chercher de quoi se rafraichir. CHERI, ZAG ! » ... « Je ne suis pas sûre que la présence du petit soit une bonne chose. » ... « Je ne caches rien à mon fils, allez y dites nous ce que le petit monstre a encore fait. » ... « A vrai dire pas grand chose. Je viens vous parlez de ce que NOUS avons justement fait le jour du départ à la clinique. » ... « Va donc dans ta chambre fiston, maman et papa on besoin de parler entre adultes. » ... « Non ce n'est pas possible, nous n'avons pas pus commettre une erreur pareille. » ... « Imaginons que ce que vous dites est vrai et que par conséquent notre fils est le votre et le votre est le notre, que désirez vous de part cette visite ? » ... « Procéder à un échange. Nous souhaitons juste retrouver notre enfant. » ... « Non, non. Je ne veux pas partir avec eux. Maman dit leur que c'est toi ma maman, dit leur. » ... « Je ne vous laisserais jamais enmener mon fils, vous comprenez ? » ... « Madame, monsieur. Ce que l'on vous demande est tout à fait raisonnable et ... » ... « Après cinq ans passés auprès de votre enfant vous ne ressentez aucun scrupule à vouloir le troquer contre un garçon dont vous n'avez pas suivis la croissante ? Je suis désolé mais quoi que vous disiez notre réponse sera négative. A l'heure qu'il est le seul garçon que je considère comme mon fils n'est autre que celui que j'ai élevé. » ... « Très bien, mais nous ferons tout pour que cet enfant retourne avec ses parents biologiques, vous entendez ? TOUT ce qui est en notre pouvoir. » ... « Il faut que l'on parte d'ici. » ...

*

... « Zag, ça va mon pote ? » ... « Je suis contente de te voir ce soir, Zag ... » ... « Ouai moi aussi Gleen, et si tu arrêtais de, merci. » ... « Merde, vla les keufs ! Barrez-vous les mecs. » ... « Bon c'est quand que tu te la serres Gleen ? Elle est pas mal foutue et elle attend que ça. » ... « Pas ce soir en tout cas. » ...

*

« Je fermes dans cinq minutes. » Posté derrière le bar, Gonzague essayait les quelques derniers verres du café dans lequel il travaillait chaque soir afin de financer ces petites dépenses personnelles. Comme la plupart du temps, il était amené à faire la fermeture seul. Le café n'étant pas bien grand, le propriétaire ne trouvait pas si indispensable de payer des heures supplémentaires à une des serveuses plus "qualifiées" que Gonzague. Les cinq minutes écoulées, le dernier client s'en était allé. Gonzague compta la caisse et pris soin de bien fermer derrière lui. Il marchait maintenant, les mains dans les poches de son manteau, à travers les rues enneigée de Berne. S'il avait choisis de travailler dans ce café miteux de la capitale, ce n'était sûrement pas pour la paye qui ne s'élevait pas bien haute, mais pour sa proximité avec la maison familiale où, âgé de dix-neuf ans, Gonzague logeait encore. Pourtant, même en n'ayant que quelques minutes de trajet, il se pouvait qu'il ait à faire à d'étrange évènement. Comme cette jeune femme, désespérément assise dans la neige sur le pas de la porte d'un immeuble. Sa valise était posée près d'elle, et elle pleurait à chaudes larmes. Bien qu'il soit pressé, fatigué par cette longue journée, Gonzague ne put tracé sa route et se sentit obligé de savoir ce qui se passait. Il s'accroupit près de la jeune femme et fronçant les sourcils, tenta une approche. « Euh, vous allez bien ? » Elle leva la tête et se décala de quelques centimètres en sursaut. Elle ne s'attendait apparemment pas à ce que quelqu'un se trouve près d'elle à une heure aussi tardive. « Oh vous m'avez fait peur. » Gonzague lui fit un léger sourire. Son sursaut avait suffit à lui faire comprendre qu'elle avait eu peur de lui, et c'était également une manière de la mettre en confiance. Elle essuya les quelques larmes qui n'avaient pas finies à la commissure de se lèvres. « Oui, oui. Je vais bien, tout va bien. Ça va aller, oui c'est ça ... » Elle lui rendit son sourire, cherchant à le dissuader de lui en demander un peu plus et ainsi repartir à ses occupations. Il était jeune et devait avoir des amis à retrouver, elle ne voulait en aucun cas être la cause d'un probable retard ou quoi que ce soit de la sorte. Pourtant la situation était telle qu'il ne croyait pas à ce foutue mensonge, en plus de son hésitation qui en devenait presque de la maladresse. « Vous êtes sûre ? Non je dis ça parce que vous êtes devant cette porte à pleurer, vos bagages à côté de vous et en plus il neige. » Elle le regardait maintenant avec de grands yeux ronds, ne comprenant pas pourquoi il avait insisté, alors qu'elle lui avait confirmé que tout allait bien. « J'habite à quelques pas, donc si vous voulez venir passer la nuit à la maison ? Bon c'est pas très grand, puis j'habite encore chez mes parents mais c'est toujours ça de ... » Il l'avait invité à dormir chez lui par simple compassion. Les nuits étaient très fraîches ces temps-ci et ce n'était pas vraiment la période pour débarquer à l'improviste dans un hôtel et demander une chambre, ils seraient certainement tous complet. Les yeux toujours exorbités, elle ouvrit la bouche. Elle venait de mettre le doigt sur ses intentions et était maintenant folle de rage. Elle ne lui permit pas même de finir sa phrase. « Je ne suis pas une prostitué, non de non ! » Elle s'était levée, prête à lui coller une baffe, mais la réaction de Gonzague l'en dissuada. « Pardon ? Je proposais juste ça pour vous rendre service ... » « Et me forcer à faire des trucs pas nets toute la nuit ! » Gonzague se mit à rire. Elle était vraiment surprenante. « C'est pas mon truc de, mmh, profiter des malheureuses touristes, non. » Elle se mordilla la lèvre inférieur. Apparemment le ton et l'expression de Gonzague avait suffit à la convaincre de sa bonne foie. De toute évidence il n'avait pas l'air d'être un de ces hommes qui repêche des femmes pleines de désespoir pour prendre leur pied et ensuite les jeter comme de vulgaires objets de plaisir et les laissaient crever dans leur tristesse. Non, son regard pétillait et semblait être vrai. Elle s'en voulait maintenant d'avoir été aussi idiote et spontanée, mais elle avait avant tout penser à sa sécurité en premier, ce qui était primordiale et sûrement naturel lorsqu'on débarquait à moitié perdue dans une nouvelle ville. « Ohh ... Je suis désolée dans ce cas. Alwena. » Elle se remit nerveusement une de ses mèches de cheveux derrière l'oreille puis lui tendit la main. Elle arborait maintenant un sourire radieux, malgré les dernières gouttes de larmes qui commençaient à geler sur ses joues rosées par le froid. « Gonzague. Enchanté. » Il empoigna sa main et la serra doucement. Alwena se pencha et attrapa sa valise, suggérant à Gonzague qu'elle était d'accord pour passer la nuit chez ses parents et que s'il le voulait bien, ils pourraient partir maintenant. Il lui répondit par un simple sourire, lui prit son sac des mains et commença à avancer. Le trajet se fit dans le plus gênant des silences. Il ne prêtait attention qu'à la route, ce qui fut pareille pour elle, hormis les quelques regards qu'elle lançait à Gonzague en toute discrétion. L'ambiance funeste se changea progressivement. Des heures durant, ils en apprirent un peu plus sur l'autre, partageant un bon chocolat chaud devant le feu de cheminé, emmitouflés dans un plaide en laine. Ce qu'elle pensait maintenant de cet homme était à l'antithèse de ce qu'elle avait ressentit en le voyant apparaître devant elle dans cette rue sombre. « J'ai changé les draps de mon lit, tu pourras y dormir pour la nuit. Je prendrais le canapé. » Il était maintenant temps de se coucher, pourtant tout deux semblaient ne pas ressentir le besoin de dormir. Leurs yeux restaient ouverts comme part une force extérieur qui les forçait à ne pas se refermer. « Merci. » Un simple sourire en guise de bonne nuit. Allongés dans leur lit respectif, ce fut avec patience qu'ils atteignirent le monde des rêves. Avant cela ils n'avaient tout deux cessé de repenser à cette mystérieuse rencontre et cette fabuleuse soirée. Alwena se sentie même chanceuse que Gonzague ait croisé sa route. Sans ça, elle se serait sûrement retrouvée à coucher dans la gare par laquelle elle était arrivée à Berne, quelques heures plus tôt. Le soleil s'était levé depuis longtemps déjà, tout comme Gonzague et Alwena. Sur le pas de la porte, elle s'apprêtait à partir mener la vie qui lui était réservée avant qu'elle ne rencontre Gonzague. « Si tu as besoin d'aide, surtout n'hésite pas. La porte est toujours ouverte pour les touristes perdues. » Un clin d'oeil s'en suivit ce qui généra un sourire sur les deux visages. Elle fit un pas sur la route puis se sentit comme pousser des ailes. Elle fit demie tour, retournant face à Gonzague. Laissant tomber à terre son sac de voyage, elle emprisonna son visage de ses mains froides, soupira et déposa ses lèvres contre celles de Gonzague. Ce ne fut pas un baiser volé, il en avait lui aussi rêvé toute la nuit. Bien qu'il ne la connaisse que très peu, une sorte d'aura émanait de son corps qui le poussait vers elle. Elle se détacha de lui, sourit une dernière fois et se retourna avant de partir. « A bientôt, Gonzague. » Il était resté devant l'entrée quelques minutes à la regarder s'en aller au loin. L'idée de la retenir ne lui vint pas à l'esprit, l'histoire était parfaite comme ça. Ce baiser si tendre et fougueux à la foie lui fit l'effet d'un électrochoc, encore longtemps après s'être déroulé. Elle ne lui avait pas fait ses adieux, sûre de le retrouver un jour. Lui n'en était pourtant pas si certain.

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